Des plateaux rocheux brûlés par le soleil aux oueds blancs et ocres en passant par les palmeraies chargées de dattes lors de la Guetna, laissez-vous bercer par l'hospitalité unique des hommes du désert et la sérénité ambiante des lieux.
Atar
Ancienne escale de l’aéropostale, Atar est la ville d’arrivée et de départ des avions du Point-Afrique. Bouillonnante dans tous les sens du terme, Atar affiche des températures dépassant les 40°C entre mai et août puis retrouve un mercure plus décent pour accueillir le va et vient rythmé des flots de voyageurs d’octobre à avril.
L’accès à Atar par la route n’est possible que par des passes montagneuses: Tenzâk (30km), Amogjar (60km), Ould Ebnou (25km), N’tarazzi (8km) et Aïn Ehl Taya (40km).
Carrefour de plusieurs oueds, Atar observe une place stratégique dans le développement des cultures agricoles et surtout celle du palmier-dattier.
L’avenir prometteur d’Atar (présumée devenir la capitale de la Mauritanie) s’effondra dans les années 70 suite à un épisode de sécheresse dévastateur. Atar est abandonnée par une partie de ses fils, partis pour les cités minières du nord, Zouérate et Nouadhibou.
En 1984, les 2/3 de ville d’Atar sont emportés par des pluies torrentielles. Reconstruite quelques temps après, on observe une perte des traditionnelles constructions pour un renouveau architectural.
Aujourd’hui Atar sait charmer son visiteur avec son grand marché regorgeant autant d’artisanat que de fruits et légumes locaux. Un musée à ciel ouvert où se mêle toute la vie ataroise. C’est le lieu incontournable pour ceux qui souhaitent s’équiper en « matériel de thé » !
Côté architecture, les anciens bâtiments coloniaux (ancien quartier général de l’armée, ruines du mess des officiers) côtoient les anciennes maisons en pierre du ksar recouvertes de pisé. Une balade dans le dédale des ruelles tortueuses d’Atar permet de s’imprégner de l’atmosphère des lieux et de saisir l’ampleur de son histoire entre modernité et tradition.
Les palmeraies et gueltas de l’Adrar
Après une descente vertigineuse, l’oasis de Mhaïreth s’ouvre au voyageur sur plusieurs kilomètres. Ponctuée de maisons en banco et de tikitt, cases ogivales en feuilles de palmier ou en paille, Mhaïreth émerveille par sa douceur de vivre.
L’oasis de Toungad se dessine en 2 temps avec en premier plan ses rangées de palmiers verdoyants, puis en arrière-plan, au pied de la falaise, le village avec ses jardins. Véritable havre de fraîcheur grâce à ses rangées serrées de palmiers, Toungad est une escale où un arrêt prolongé est appréciable.
Le site d’Amazmaz fait partie des lieux où l’on aime déambuler entre les gueltas bordées de sable et son incroyable champ néolithique chargé de traces du passé avec ses pierres taillées délaissées à même le sol. Une visite hors du temps amplifiée par les peintures rupestres secrètement dissimulées sous un immense abri sous roche.
La palmeraie d’El Berberâ marque une cassure dans le plateau, ce petit cirque , profond de 50 à 80m, héberge un flot de palmiers aux abords d’une guelta aux reflets verts. Rapprochez-vous pour entendre la mélodie des grenouilles.
Terjit, l’oasis la plus connue de l’Adrar mauritanien. Après avoir traversé la palmeraie, très dense, un vaste abri sous roche où ruisselle une eau pure s’offre en spectacle. Lieu de villégiature très prisé, Tergit joue de sa réputation pour attirer ses voyageurs et de ses charmes pour les emprisonner dans cette atmosphère déconnectée du temps et de la rudesse du désert.
L’oasis d’El Mghâder, à proximité de Douérate, campe au fond d’une gorge avec sa petite guelta et ses gravures rupestres de bovidés, de chevaux et autres personnages. L’atout de cette halte à la palmeraie d’El Mghâder est la présence d’un magnifique polissoir à perles.
Le palmier-dattier
Cultivé dès l’antiquité en Mésopotamie, le palmier a fait son entrée en Mauritanie très rapidement pour se placer comme étant la plus ancienne présence du Sahara occidental. Peu exigeant, le palmier aime être les pieds dans l’eau et les « cheveux » au soleil. Chaque palmier assure une production différente de dattes entre les molles, les demi-molles et les dures. les meilleurs sont les homor (littéralement « rouges »), grosses, molles, onctueuses et sucrées.
Propos de l'explorateur Gustav Nachtigal
Toutes les parties de l'arbre ont du reste une valeur inestimable. Le tronc... fournit les solives des maisons, des piliers et poteaux, des charpentes de puits, des ais de porte et de fenêtres... Du branchage on fait des huttes, des haies, des bâtons, des sandales, des corbeilles et même on tire de quoi suppléer au manque de charbon. Avec le tissu fibreux que donnent les petioles, on fabrique les cordes les plus solides; enfin la sève abondante livre à l'amateur le doux nectar ou, au choix, le breuvage capiteux...
Passe d’Amogjar et Fort Saganne
La passe d’Amogjar n’est autre que le lit de l’oued encaissé entre deux hautes falaises d’une centaine de mètres. Paysage minéral qui impose un arrêt pour admirer ce décor saisissant.
Les ruines du Fort Saganne, construit en 1984 pour le tournage du film d’Alain Corneau où l’acteur Gérard Depardieu incarnait la vie aventureuse et passionnée d’un jeune officier amoureux du désert.
Maaden El-Ervâne
Coup de coeur de Maurice Freund et de Pierre Rabhi, le village de Maaden El-Ervâne signifie la mine de connaissance et à juste titre !
Oasis toute jeune datant des années 70 et construite par le Cheick Mohamed Lemine Ould Sidina. Remarquable par son esprit de solidarité communautaire (incontournable au vu de l’absence d’infrastructure routière), chacun travaille ici selon ses compétences pour la satisfaction des besoins de la communauté.
Telle une peinture, Maaden El-Ervâne livre une fresque naturelle irrésistible avec pour fond un océan de dunes, suivi de jardins luxuriants contrastants avec la roche noire des talus.
Ergs Amatlich et Maqteir
Un des plus beaux cordons dunaires de la Mauritanie, l’Amatlich est quasiment infranchissable ! Seul l’accès par Foum Tizîgui permet de tenter l’aventure en toute sécurité. Le spectacle commence au lever du jour pour ne s’arrêter qu’à la tombée de la nuit. A toute heure, les dunes de l’Amatlich ondulent sous les rayons du soleil, ici, les images de désert que chacun a dans sa tête, se concrétisent.
Le clou du spectacle, la passe de Tifoujar ! Seule passe à être sablonneuse, Tifoujar offre une vue à pic qui se vit au coucher du soleil comme au lever du soleil.
Plus à l’est, au nord du Guelb Er Richât, la Maqteïr se dévoile semblable à un océan de dunes s’écrasant au pied du massif montagneux de l’Adrar.
Sites géologiques, archéologiques et rupestres
Largement décrits par l’explorateur Théodore Monod, les sites rupestres et géologiques dans l’Adrar mauritanien sont légion.
La région du Ksar Torchane, lieu de prédilection de nombreux géologues, abrite un immense champ de stromatolites. Ces algues primitives, fossilisées dans le calcaire il y a un milliard d’années forment des cercles concentriques caractéristiques.
Le cratère d’impact météoritique d’Aouelloul, au sud-ouest des monts Zarga, s’apprécie mieux une fois dans les airs mais séduira assurément les amateurs de géologie.
Le Guelb Er Richât, mondialement connu comme « l’oeil de l’Afrique » est un site géologique inégalable. A première vue, les paysages du Guelb Er Richât n’ont rien de sensationnel si ce n’est une succession d’étendues rocheuses assez monotones. Mais ce « gigantesque cirque crevant le plateau gréseux » (d’après Théodore Monod), continue de conserver ses mystérieuses origines (marmite dont le couvercle aura sauté, point de chute de météorite, volcan avorté, simple boursouflure géante sculptée par l’érosion…). Vu de l’espace, le spectacle est éblouissant. Au sol, on peut dénombrer pas moins d’une vingtaine de roches: carbonatites, analcimolites, gabbros, dolérites, granites.
Autre curiosité, le site de « galets aménagés« , découvert par Théodore Monod il y a plus de 30 ans. Ce champs de galets aménagés, premiers outils fabriqués par l’homme, servaient à dépecer les animaux. Leur datation serait entre 100 000 ans et 1 ou 2 millions d’années.
Toujours dans la zone du Guelb Er Richât, on rejoint le cirque d’El Beyyed, haut lieu archéologique de l’Adrar. Le préhistorien Robert Vernet le qualifie de « site énorme » par son ampleur et sa durée probable. « La séquence acheuléenne semble y être complète et le matériel lithique – galets aménagés, bifaces, grattoirs, racloirs, lames etc. – est considérable« .
El Ghallaouiya, étape réputée pour son fort militaire avec pour toile de fond le mont Tikika et l’immensité sablonneuse de la Maqteir, délivre également une impressionnante collection de gravures rupestres. Presque toutes les dalles du ravin sont gravées avec plus de 220 panneaux dont l’énumération des sujets donne le vertige: 20 antilopes, 50 autruches, 32 girafes, 3 éléphants, 2 rhinocéros, 310 boeufs, 35 hommes, 7 chevaux et 62 chars. Le vallon comporte aussi des murets, des enclos et des tumulus, preuves d’un habitat très ancien.
De retour dans le sillon d’Atar, le site d’Agrour, situé en haut de la passe d’Amogjar, livre une série de peintures rupestres présentant des bovidés, des chasseurs et des éleveurs. La pièce maîtresse du site est la représentation d’une majestueuse girafe.
Sites historiques
Le site historique d’Azougui, abrité par la palmeraie de Teyarett, conserve les ruines d’une forteresse , d’une nécropole et d’autres traces de constructions anciennes. On attribue ces constructions vers le milieu du 11è siècle, à Abou Bekr, chef almoravide.
Les trois tourelles d‘Agoueïdir sont les dernières traces visibles du fort, vraisemblablement construit par les colons portugais au 15è siècle.
Les cités caravanières
Chinguetti
Après avoir longé les dunes de l’erg Ouarane, la 7ème ville sainte de l’islam, capitale culturelle de la Mauritanie, surgit avec ses maisons de pierres sèches à l’architecture unique.
Chinguetti est avant tout renommée pour sa mosquée et ses riches bibliothèques de manuscrits anciens dont certains écrits sur des peaux de gazelle. Mais la visite de cette ancienne cité caravanière ne se limite pas à ses 2 attraits majeurs, il faut aussi prendre le temps de découvrir les anciens bâtiments coloniaux, la palmeraie de N’Tekemkemet et le panorama dunaire de l’erg Ouarane.
Ouadane
Malgré la première impression de ville fantôme, Ouadane reste encore un ksar largement habité avec pour accueil les vestiges de sa grandeur passée. Construite au 10è siècle, Ouadane se dresse telle une citadelle et offre encore aujourd’hui une visite théâtrale de son dédale de ruines. C’est ici que l’on observe une colonie de Daman des rochers, ces petits mammifères parents des éléphants.
Situé dans une zone avec peu de pluies, le massif de l'Adrar présente une flore saharienne avec quelques influences sahéliennes et méditerranéennes. Le palmier est l'arbre emblématique de cette région mais on peut aussi cotoyer des acacias, jujubiers, sder (graminée vivace) et quelques herbes disséminées ici et là. La faune sauvage est assez rare avec quelques herbivores ayant survécu aux attaques de chasseurs: antilopes, addax, oryx et gazelles. Des rongeurs s'aventurent souvent autour des campements, les traces de gerboises laissées dans le sable sont courantes. Chacals, fennecs, lézards, vipères varans et geckos aiment eux-aussi se dorer au sous le soleil de l'Adrar.