La Mauritanie possède 2 parc nationaux, au nord, le médiatique Banc d'Arguin et au sud, le plus discret Diawling, voisin du parc du Djoudj côté Sénégal. Ces aires de transit accueillent des milliers d'oiseaux et de poissons. Ces parcs nationaux jouent un rôle essentiel dans la préservation et la diversité de la faune ornithologique et halieutique.
Parc national du Banc d’Arguin
Réserve naturelle de Mauritanie, la Parc national du Banc d’Arguin couvre un tiers du littoral mauritanien avec une surface de 12000 km2 partagés entre l’océan Atlantique et le désert du Sahara.
Fondé en 1976 grâce au précieux appui de Théodore Monod, le Parc national du Banc d’Arguin a été classé Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1989
La population des Imraguens, établie depuis plusieurs siècles entre Nouadhibou et Nouakchott, vit en parfaite harmonie avec l’environnement du parc national. Réputée pour pratiquer une pêche respectueuse et raisonnée du mulet jaune, dont une partie est consommée sur place et une autre vendue, mais dont l’essentiel va servir à fabriquer de la poutargue, les Imraguens employaient un mode de pêche étonnant en utilisant les dauphins à bosse de l’Atlantique.
Une fois le dauphin repéré depuis la rive, les pêcheurs Imraguens le sifflaient pour l’attirer vers le rivage, entraînant ainsi avec lui les bancs de mulets qu’il suffisait de prélever.
Aujourd’hui les Imraguens pêchent de manière plus « traditionnelle » à l’aide dun fil ou d’un filet, à bord de leurs lanches (embarcation à voile).
La Poutargue est une spécialité présente dans les pays du pourtour Méditerranéen (Italie, Algérie, Tunisie, Grèce, Portugal) mais aussi au Japon sous le nom de Karasumi. Poche d’œufs de mulet, salée et séchée, la Poutargue est un met rare et cher souvent appelé « le caviar de Méditerranée ».
Le Parc national du banc d’Arguin s’étend du Cap Minou au Cap Timiris se dotant ainsi d’une successions de paysages hétéroclites: zone de sables durs, grandes dunes, dunes éoliennes, sebkhas, mangrove, milieux vaseux… ce mélange de reliefs favorise la vie animale et végétale dans le parc national.
L’île d’Arguin, à proximité du Cap d’Arguin, est encerclée par les eaux turquoises et violacées.
Le Parc national du banc d’Arguin, outre la beauté de ses lieux, est aussi renommée pour son innombrable faune ornithologique et aquatique. Plus de 2 millions d’oiseaux migrateurs s’arrêtent dans le parc et viennent côtoyer cormorans, aigrettes, flamants roses, sternes, goélands, spatules et hérons gris. De nombreux limicoles, en fouillant dans la vase à la recherche de vers et de petits coquillages, contribuent à oxygéner les vasières.
Des hordes de cétacés (dauphins, orques, marsouins et baleines), sélaciens (raies et requins), tortues marines, mammifères (mouflon à manchettes, gazelle dorcas) peuplent cet espace protégé.
Plus de 200 espèces végétales (flore typique de mangrove, plantes de désert telles que l’Acacia faux gommier, le pommier de Sodome, le figuier d’enfer) tapissent le décor éblouissant du Parc national du Banc d’Arguin.
Le rendez-vous a lieu de juillet à fin février, meilleure période pour observer le balai incessant de ces espèces.
Le célèbre tableau ``le radeau de la méduse`` de Géricault représente un pan de l'histoire de la marine française avec le naufrage de la frégate Méduse, qui s'échoue sur un banc de sable au large des côtes de l'actuel Banc d'Arguin.
Parc national du Diawling
Crée en 1991, le parc national du Diawling couvre environ 16000 ha et, avec son voisin sénégalais, le Parc national du Djoudj, ils constituent une unité écologique transfrontalière essentielle pour la biodiversité grâce au fleuve Sénégal et à l’océan Atlantique.
Au Diawling, les habitants peuvent continuer de pratiquer leurs activités traditionnelles comme la pêche, l’élevage, le maraîchage et la cueillette.
Selon les périodes, les espèces croisées au Parc national de Diawling évoluent :
De juillet à octobre, les digues s’ouvrent et l’inondation des plaines permet à de nombreux oiseaux africains (hérons, comorans, grues couronnées, canards) de nidifier.
D’octobre à décembre, la fermeture des digues transforme les lieux en de vastes piscines à l’eau saumâtre. Les cigognes noires, spatules, canards, flamants et limicoles en provenance d’Europe et de Sibérie font escale au Parc national de Diawling pour reprendre des forces.
De décembre à mars, la sécheresse des eaux attire les flamants roses vers les zones profondes et offre aux limicoles une étape salvatrice avant leur retour dans le grand nord.
On a pu dénombrer jusqu’à 75000 oiseaux et 195 espèces différentes. Le Diawling a l’avantage de réunir les oiseaux des eaux douces, des eaux salées et des eaux saumâtres. Grands cormorans, pélicans et grues couronnées paradent tranquillement dans cet espace protégé.
Quelques mammifères subsistent avec des familles de phacochères. Des hippopotames auraient été observés dans la retenue de Diama (barrage) avec quelques espèces du varan du Nil. Python de Seba et crocodiles ont aussi été référencés.
Même si l’attrait principal du Parc national du Diawling réside dans l’observation de ses espèces ornithologiques, les paysages de cette aire protégée mêlent à la fois un décor dunaire avec celui des mangroves riches en palétuviers.
La dune de Birette longe, à l’est, la retenue de Diama et constitue une zone à vocation agricole. Cette dune présente un lieu de refuge de prédilection pour les phacochères surtout en période d’hivernage.
La dune de Ziré, avec son tapis végétal, constitue une réserve fourragère très appréciée par le bétail. Les mammifères aiment rejoindre la dune de Ziré pendant la saison des pluies lorsque toutes les plaines sont inondées.
Les mangroves sont occupées par les palétuviers qui assurent de multiples fonctions écologiques dans la conservation de la biodiversité. Un formidable habitat pour le crocodile de Nil, le renard pâle, le python de Séba et la faune aérienne telle que l’oie d’Egypte, l’aigrette garzette.
Les dunes côtières de Kaharra éblouissent par leur blancheur, seuls quelques palmiers subsistent pour rompre avec le sable éclatant.
La mangrove est un écosystème terre-mer, une forêt littorale amphibie que l'on retrouve le long des côtes. Le palétuvier, arbres dont les racines en forme d'échasses s'enfoncent dans des vases ou des limons des estuaires et des lagunes saumâtres habille le plus fréquemment la mangrove.