Le Train du désert en Mauritanie est une expérience inédite sur l'unique voie ferrée du Sahara entre la mine à ciel ouvert de Zouérate et l'imposant monolithe ``Aïcha`` de Ben Amira, à la frontière du Sahara occidental.
Train du désert
Le Train du Désert en Mauritanie est né peu après la mise en place des vols Paris/Atar en 2000. La SNIM (Société Nationale Industrielle et Minière) avec sa filiale la SOMASERT (Société Mauritanienne de Service et de Tourisme) décident d’ouvrir une nouvelle voie touristique en proposant la région de Tiris Zemmour. L’utilisation de l’unique ligne de chemin de fer du Sahara, voie du train minéralier, le plus long et le plus lourd d’Afrique, a fait son bout de chemin jusqu’à l’achat d’un wagon-couchette en Belgique et une voiture auto-tractée à deux niveaux en Suisse.
Après plusieurs semaines de restauration, ces 2 voitures de voyageurs sont rattachées à une ancienne locomotive diesel CC Alsthom du parc de la SNIM et les premiers voyageurs démarrent leur croisière ferroviaire jusqu’à l’arrêt des circuits en 2009.
En 2018, le « Train du désert » a repris son service en Mauritanie et a réaménager son wagon-voyageurs et son wagon-couchettes pour accueillir de nouveau les voyageurs en quête d’un séjour atypique à bord du seul train circulant au Sahara.
Dans le sens Nouadhibou-Zouerate, les commerçants utilisent les wagons vides pour se ravitailler en légumes et mobilier. Dans le sens Zouerate-Nouadhibou, les éleveurs approvisionnent les marchés de Nouadhibou en bétail. Par dessus les minerais de fer s’entassent les chèvres, qui voient leur pelage noircir au fil du trajet.
Ce rail de 700 kilomètres représente une artère économique, il relie l’intérieur du désert à la capitale économique de la Mauritanie.
L’ambiance à bord du train (wagons-marchandises) est un moment délicieux avec l’éclairage à la bougie, les secousses, les réchauds à gaz des voyageurs allumés pour les nombreux thés, couvertures, femmes et enfants au sol, musique, sandwichs chauds…
Pas d’excès de vitesse avec le Train du désert, sa vitesse de croisière ne dépasse pas les 30km/h. Une lenteur appréciable pour admirer le panorama ensablé et profiter des 3 thés traditionnels.
Ecouter le podcast de Raphaëlle Constant dans l’émission SI LOIN SI PROCHE sur RFI
Zouerate
Capitale de la wilaya de Tiris Zemmour, Zouerate est une ville minière créée ex-nihilo à la fin des années 50. Le minerai exploité est une magnétite très riche à l’origine (70 %). Cette magnétite donne sa couleur bleue à la montagne Kedia d’Idjill.
Ses mines à ciel ouvert offrent un spectacle industriel étonnant où le mutisme du désert se confronte aux grondements sourds des engins mécaniques.
Autour de Zouerate, de nombreux sites méritent une attention particulière comme la sebkha d’Idjill (constitué de salines exploitées), les lacs asséchés jonchés d’outils paléolithiques, les roches gravées de la même époque et les ruines de forts militaires.
Ben Amira
A l’ouest de la ville de Choum, les monolithes d’Aïcha et Ben Amira se hissent majestueusement. Séparés par presque 5 km, ces deux rochers ne sont pas là par hasard, la légende raconte qu’ils ne formaient qu’un seul et même monolithe autrefois. Lors de leur » divorce « , Ben Amira (l’homme), serait parti avec les deux enfants, chassant et pétrifiant Aïcha (sa femme) avec sa servante.
La roche est burinée de petites écritures qui s’ajoutent à d’autres, gravées par des bergers sur les parois des grottes, des signes d’humanité très anciennes encore visibles.
En 2000, le symposium international de sculptures, initié par l’artiste burkinabè Ky Siriki, et en partenariat avec la coopérative Point-Afrique et la SNIM, rassembla une vingtaine d’artistes de différentes nationalités (canadienne, chinoise, mauritanienne, française, polonaise). Chaque personnalité devait composer une oeuvre originale au pied du monolithe d’Aïcha en s’inspirant de la légende contée et du paysage grandiose. 35 jours plus tard, le monolithe de Ben Amira se retrouve doté d’une vingtaine de sculptures dans ses éboulis de granit.
A 200m il y a des peintures rupestres qui nous ont été laissées par les anciens, et là, nous laissons notre message aux générations futures. Ky Siriki