Une histoire qui dure depuis plus de 50 ans entre le Point Mulhouse et le Point-Afrique
Des centaines de milliers de personnes sont ou ont été pointistes sans le savoir.
Le Point Mulhouse, c’est l’histoire étonnante d’une bande de copains, utopistes, généreux, débrouillards et tiers-mondistes sur les bords. Tout commence en Alsace, patrie de Maurice Freund et des premiers pointistes; et plus précisément dans un chalet du Markstein.
Cette opération de réhabilitation d’un chalet pour abriter les rassemblements de la jeunesse locale durera plus de 7 ans et rassemblera jusqu’à 600 bénévoles.
Cette chaîne de solidarité a donné cours à d’autres ambitions comme celle d’aider les autres. C’est ainsi que commença la première vague de voyages vers des chantiers solidaires basés en Inde.
L’engrenage venait de se mettre en marche et Point-Mulhouse entra dans le monde aérien, s’acheta ses premiers avions et créa sa compagnie aérienne: Point Air.
Des Point-Raids qui organisaient les séjours des voyageurs sur place aux Point-Contacts qui enregistraient les réservations, l’association le Point Mulhouse connu ses années de gloire avant sa mise à l’arrêt.
Gorom-Gorom et Pierre Rabhi
La construction du campement hôtelier de Gorom-Gorom répondait à un besoin des voyageurs en vadrouille au Burkina Faso (Haute Volta). Le cahier des charges imposait par le Point Mulhouse était clair, l’architecture devait fondre dans l’ensemble sahélien, les matériaux utilisés devaient provenir de sources locales et la construction avait pour but de créer des emplois sur place.
Le campement hôtelier de Gorom-Gorom s’acheva et malgré le respect du cahier des charges, la vocation du campement s’effrita pour ne laisser la place qu’à un établissement outrageusement malsain destiné à une clientèle d’occidentaux expatriés ou de bourgeois burkinabès à la recherche d’exotisme surfait et de confort luxueux.
La rencontre avec Pierre Rabhi apporta une reconversion du site de Gorom-Gorom en centre d’agrobiologie et de formation aux techniques agricoles.
Naganagani et les haricots
En 1983-84, Point Mulhouse rachète un Boeing « 707-328C » cargo pour le faire immatriculer au Burkina Faso et démarrer la compagnie aérienne burkinabè: Naganagani « l’oiseau qui vole loin ».
Cette opération est déclenchée suite à la demande de l’Etat burkinabè qui compte des centaines de tonnes d’haricots verts qui pourrissent à l’aéroport de Ouagadougou. Après les premiers vols, les bénévoles du Point Mulhouse iront jusqu’à vendre les haricots à la criée afin de démontrer que les circuits de commercialisation des produits importés du tiers-monde peuvent être raccourcis et la rémunération des cultivateurs africains augmentée.
L’esprit du Point
« Alors ce Point ? Il existe depuis 20 ans. Il existe même de plus en plus. Et il existe autant de Points que de pointistes.
Son histoire ? Seuls les rares anciens l’ont vécue.
Et pourtant, l’attraction fonctionne toujours. Certains sont encore prêts à tout lâcher pour tenter l’aventure avec. Ils peuvent entreprendre au Point des actions impensables ailleurs. […]
Tout simplement parce-que le Point, c’est Maurice.
C’est si simple que ça ?
Oui. Si Maurice est en forme, le Point est heureux. S’il n’a plus envie de jouer, il reste en rade.
Bien sûr, le Point a tourné sans Maurice. Si l’on veut… Pas très longtemps et sur sa lancée.
Seul Maurice est capable d’accoucher du nouveau et de le faire accepter, surtout s’il est inacceptable. Qui connaissait Ouaga, au Point, avant lui ? Honnêtement, il fallait être fou pour s’aventurer dans un pareil endroit, aussi déshérité.
Alors, c’est le seul et l’unique, sans lui rien ne va plus ?
Oui. Inutile de relancer le débat sur le rôle du grand homme dans l’Histoire.[…]
L’alliance de Maurice et d’une bande de cinglés, peu nombreux, hyper capables, hyper motivés, engendre des miracles. Pour eux le voyage n’ets pas seulement une façon de se déplacer. C’est aussi un moyen de se changer eux-mêmes et de transformer le monde.
Vous en connaissez des agences qui évacuent des milliers de tonnes d’haricots verts, qui donnent des avions et des fortins en terre rouge à des gens qui ne sont d’ordinaire, très normalement, que du décor ?
Pour le moment, le Point bouscule les règles du jeu. Un jour, il se pourrait qu’il se fasse bousculer. »
Extrait du livre de Claude Courchay | Histoire du Point Mulhouse | 1986
Point-Afrique n'est pas une agence de voyages, Point-Afrique n'est pas une compagnie aérienne...
Une guerre fratricide avait, dans la période 1990-1995, laminé une région au Nord Mali… Gao, à 1100km de la capitale, possédait un aéroport sans aucune activité, crée pour des raisons de stratégie « militaire ».
Maurice Freund, lactuel initiateur de Point-Afrique, avait occupé en 1990 le poste de directeur général – par interim – de la compagnie Air Mali. Durant son mandat à Bamako, il avait caressé le rêve de créer une liaison France-Gao en direct… mais la rebéllion touareg allait anéantir toutes velléités d’action.
Année 1995… La paix est de retour… Mais l’idée d’un avion… de voyageurs Avait survécu, voire généré d’énormes espoirs. Alors!… D’une rencontre avec les divers protagonistes de Gao allait naître POINT-AFRIQUE.
Point-Afrique existe sous la forme d’une coopérative depuis 1996 grâce à une poignée d’anciens du Point Mulhouse. Elle a choisi pour objectif de s’impliquer dans le développement des relations Nord-Sud.
Le choix d’une structure émanant de l’économie sociale n’est pas anodin et reflète bien une volonté farouche de se placer sous une entité juridique sans équivoque:
- Aucune distribution de bénéfices aux actionnaires (d’ailleurs il n’y a pas d’actionnaires mais que des coopérateurs).
- Tous les excédents se doivent (après constitution de la réserve) être totalement réinvestis dans les pays que nous desservons… C’est là notre dernière originalité.
Les priorités vont, bien entendu, aux régions les plus durement frappées. La première des actions est le désenclavement par la création de liaisons aériennes économiques, générant des flux nouveaux et ceci essentiellement dans le domaine touristique.
La coopérative s’est ainsi rendue propriétaire à 100% de son principal outil Point-Afrique Voyages.
Les voyages
Point-Afrique se sent solidaire en permettant à tous le voyage et la rencontre. Sa raison d’être repose sur le fait qu’elle crée son activité touristique en s’appuyant sur les populations locales, elle n’est possible qu’avec leur concours et leur soutien, leur générosité également.
Point-Afrique rémunère selon les salaires en vigueur , ni plus ni moins, car elle cherche à créer une activité économique certes, mais en respectant le tissu social, en voulant le pérenniser.
Fidèle à ses objectifs, Point-Afrique propose ainsi des voyages – depuis le circuit d’une semaine jusqu’au voyage entièrement à la carte – dans un esprit de simplicité et de respect des habitants. Se refusant aux investissements de luxe et de confort, dont les capitaux se contentent bien souvent de faire l’aller-retour entre l’Europe et l’Afrique, elle promeut une autre manière de voyager, en s’appuyant sur de petites structures locales autonomes, qui privilégie la rencontre humaine et la découverte de l’Autre.
Le risque aérien
Affréter des avions dans leur intégralité en prenant 100% du risque financier !
Pourquoi ?
Afin de vous proposer les prix les plus bas possibles mais aussi de maintenir des lignes malgré un remplissage qui n’est pas toujours au rendez-vous et qui n’intéresse pas les autres TO.
Charge à nous de trouver toutes les astuces pour pérenniser nos lignes aériennes aussi longtemps que possible, elles et les flux économiques qu’elles génèrent.
Le Point-Afrique est une coopérative de voyageurs créée en 1996 autour de Maurice Freund, ancien fondateur du Point-Mulhouse – l’entreprise qui a rendu possible le vol charter en France.
Le Point-Afrique est propriétaire à 100% de l’agence Point-Afrique Voyages, titulaire d’une licence de voyagiste, qui constitue son principal outil de travail.
Comme coopérative, Le Point-Afrique s’inscrit dans l’économie sociale, garante de son indépendance et de sa liberté d’action. N’ayant pas de comptes à rendre à des actionnaires, elle est ainsi libérée de l’obsession du profit à court terme et peut, après constitution de ses réserves financières, choisir librement de soutenir ou développer les projets qui lui tiennent à coeur et qui lui apparaissent en adéquation avec sa philosophie.
L’économie sociale s’organise autour de regroupements d’hommes et non de capitaux, sous des formes variées, comme les associations, les mutuelles et les coopératives. Elle repose sur le principes de la libre adhésion à un projet de citoyens égaux en droit. Elle interdit la redistribution des excédents dégagés par l’activité. Une entreprise relevant de l’économie sociale n’a donc pas d’actionnaires, au sens boursier du terme.